SANNOM
Monologue sur notre acide besoin de conformité
Dans une société où le sentiment d’échec nous confronte trop souvent à des situations humaines dramatiques, Sannom témoigne du poids de l’injonction à être conforme et à faire sa part. Cette injonction, devenue besoin intégré, fondatrice de notre système référentiel, donne la couleur de ce qu’est la réussite. Et quand on n’est pas du bon côté, on est du mauvais côté tout court.
Le texte de SANNOM est une lettre, adressée à un autre, un ami ou un frère qui aurait socialement, professionnellement réussi. Dans la lettre où le personnage du monologue écrit son dernier soir de vie, il raconte aussi toute la grandeur de son projet, la sensation de contrôler le moindre détail pour la première fois. Il n’y a rien de grave, l’acte du suicide en lui-même est un soulagement, considéré comme un acte noble puisqu’il permet à l’être inutile de ne plus être un poids. Quand on ne sert à rien il faut gentiment disparaître, dit-il.
Rien de grave donc mais quelque chose d’acide.
Au plateau il n’y a qu’une table, un sac poubelle, une étagère suspendue et quelques feuilles de papier.
SANNOM raconte notre acide besoin de conformité et ouvre, en fin de spectacle, une dernière porte jusque-là dissimulée : si la norme ne permet pas de vivre, reste encore la légitimation de soi.
Ecriture et mise en scène : Mathilde Burucoa
Collaboratrice projet : Delphine Jeanne
Jeu : Thomas Justine
Lumières : Ruddy Fritsch
Production : Cie La quête ne sera pas vaine – Tanit Théâtre de Lisieux
Avec le soutien de la chapelle Saint Roch à Argentan